Au détour de l’animation incessante de la rue principale de la ville de Rissani (village du Sud-Est du Maroc, dans la région du Drâa-Tafilalet), se trouve une petite ruelle étroite où se trouve le local à pâtisserie de la coopérative Alfarah Alfilalia. Il est aménagé avec les moyens du bord. A l’intérieur, l’énergie y est palpable et sincère. On ressent l’envie des femmes bénéficiaires de cette coopérative de travailler pour s’en sortir, en faisant ce qu’elles savent faire avec passion : confectionner des pâtisseries.
Huit femmes en quête d’autonomie financière
Huit femmes forment actuellement cette coopérative de Rissani : Zahra, Amina, Fatima-Zahara, Khadija, Lala, Mina, Aziza et Fatima.
Chacune a sa propre histoire et ses difficultés à surmonter leur et celui de leurs enfants. Parallèlement, chacune a sa spécialité. Pour Khadija, ce sont les harchas, ces petites galettes à la semoule que l’on retrouve aux petits déjeuner des auberges du coin. Fatima-Zahra, quant à elle, adore confectionner les pâtisseries de Ramadan : les chebakias, celles qui, pour être réussies, exigent patience et et grande précision. Dans cette coopérative, les pâtisseries ont une saveur différente, celle de la revanche, de la quête d’autonomie, de stabilité, et de sérénité.
Plus d’espace pour plus de liberté
L’espace étriqué qui leur sert actuellement de local ne leur permet pas de travailler toutes ensemble sur place. Concrètement, le manque d’espace les contraint à ne venir qu’un jour sur deux. Et pourtant, [depuis la fin des confinements], le travail ne manque pas. La reprise des
fêtes, mariages, événements et du tourisme, la réouverture des auberges, ont fait grimper leurs commandes et c’est tant mieux ! Mais pour les honorer dans ces conditions, c’est mission impossible…
Leur rêve est donc de pouvoir se mettre à l’ouvrage dans un espace de travail plus grand pour, à terme, percevoir un salaire reconnaissant leur travail et leurs efforts. La location d’un autre espace, plus spacieux et, dans une rue plus passante serait l’idéal. Il faut également équiper davantage leur local en le dotant de fours et de frigos, ainsi que d’équipements plus adaptés à leur activité.
Pourquoi et comment les aider ?
La coopérative de femmes Alfarah Alfilalia est portée à bout de bras par Fatiha. Elle a lancé cette initiative pour les femmes dans le besoin de sa ville, mais n’a pu accueillir que celles qui en avaient le plus besoin : les femmes veuves ou divorcées. Le fonctionnement est simple. Une fois les charges (location du local, électricité et matières premières) déduites des ventes réalisées chaque mois, le bénéfice est ensuite divisé par huit. Ils varient selon les mois de 40 € à 80 € par femme. La chaîne de solidarité qu’a développée Fatiha mérite un soutien conséquent pour faire grandir et pérenniser son projet.
La 20e édition du Trophée Roses des Sables était l’occasion rêvée de porter un tel projet 100% féminin. Les Roses ont ainsi pu contribuer à déployer cette chaîne de solidarité.
En quoi cela consiste-t-il ?
Le budget estimé pour les soutenir sur une durée de un an s’élève à 5900 €, couvrant divers besoins :
• Location d’un lieu de travail = 1 800 euros
• Achat de 2 fours = 600 euros
• Achat de 2 frigos grande capacité = 1 000 euros
• Mobilier d’équipement = 1 000 euros
• Petit matériel (robots ménagers, mixer, rouleaux à pâtisserie, moules divers, torchons, tabliers, décorations gâteaux, produits d’hygiène…) = 1 500 € (estimation)
A savoir, pour les donatrices françaises, la déduction fiscale est de 66%. Un don de 100 € revient alors à 34 € après déduction fiscale. Pour les entreprises françaises, elle est de 60%.
Cet après-midi, l’association a dévoilé le montant des dons des Roses qui s’élève déjà à… 4612 € ! Objectif presque rempli en une seule édition.
C’est énorme, mais évidemment, ce n’est qu’un début d’une nouvelle aventure solidaire. Le Trophée Roses des Sables. Car de leur côté, ces femmes ne manquent pas d’idées et de rêves sucrés dont elles n’ont pas manqué de nous parler leur de leur passage sur le bivouac pour rencontrer leurs bienfaitrices. Elles aimeraient en effet réaliser de nouvelles pâtisseries, revisiter les classiques pour se démarquer des autres pâtisseries existantes, apporter leur signature à chaque gâteaux et pâtisseries proposés.
Un élan qui sera encouragé à long terme !