Le briefing d’hier avait bien annoncé la couleur : navigation et pilotage à gogo, paysages somptueux, difficultés et nombreux pièges à éviter aux alentours de l’erg Chebbi de Merzouga. Le titre du roadbook « Super Spéciale Wonder Women » en disait long sur le niveau de cette étape dominicale. Mais les Roses étaient prêtes pour en découdre…
Parlons rallye-raid…
Ce matin, les motos, quads et SSV partaient les premiers, à partir de 8:30. Les derniers 4×4 ont quant à eux quitté le bivouac aux alentours de 10:00. Pour rappel, le Trophée Roses des Sables n’est pas une épreuve de vitesse, mais d’orientation. Pour gagner, il faut parcourir le moins de kilomètres possible et suivre le tracé du roadbook à la lettre, en respectant les CP et les CPV. Heureusement, après trois étapes comptant au classement, le langage, les codes et les règles du rallye sont acquis. Et pour attaquer cette super spéciale, c’était vraiment nécessaire ; on vous explique pourquoi.
Aujourd’hui, il fallait en effet valider deux contrôles de passage assurés par des commissaires de course. Plus compliqué, il convenait également de respecter pas moins de vingt-et-un CPV, soit des points de passage virtuels. En clair, rien de visible sur le terrain, tout se passe par satellite, dans une zone définie à traverser obligatoirement. A l’échelle du désert, c’est un grain de sable… Si un équipage manque un CP ou un CPV, il y a pénalité ! C’est pourquoi on les voit pas mal « jardiner », c’est-à-dire tourner en rond, sur ces portions. C’était flagrant aujourd’hui au CPV12, situé au PK66,7, où on a par exemple vu les équipages 104, 287, 20 et 168 multiplier les prises de caps avant la sortie d’un bel oued. Au même endroit, Caroline et Virginie (équipage 245) a préféré tracer, elles sauront ce soir si c’était une bonne idée… Sur le même sujet, Hélène et Marylin (équipage 200) en veulent beaucoup à Julien (directeur sportif du rallye) pour le positionnement du CPV21, le dernier de la journée, qu’elles ont mis une heure à valider ! Hélène a carrément versé une larme de joie quand le bip salvateur a résonné dans l’habitacle du 4×4.
La sécurité des participantes, priorité absolue de l’organisation
Chaque tracé comporte aussi des CS (contrôle de sécurité) dans les portions à risque, notamment quand la piste croise une route goudronnée. A ces endroits, des commissaires sont postés pour assurer la totale sécurité des participantes, priorité absolue de l’organisation. La course reste un défi sportif et des incidents peuvent survenir à tout moment. C’est pourquoi des mécaniciens et des médecins sont dispersés tout au long de la caravane. Ce matin par exemple, le 4×4 des sœurs Brouck (Hortense et Maureen, équipage 160) s’est légèrement couché au creux d’une dunette, quelques minutes seulement après le départ. Une petite erreur de la pilote leur a probablement valu cette petite sieste dominicale mais au final, aucun bobo pour les filles. Evidemment, le véhicule souffre de belles égratignures mais il a passé la journée entre les mains des équipes mécaniques. Il pourra ainsi repartir demain en toute sécurité. A noter, Hortense et Maureen étaient 1ères de l’étape 1 au classement général. Elles remportent le prix spécial de l’ascenseur émotionnel !
On prend de l’assurance
Tous les autres véhicules ont pu profiter d’une superbe étape combinant pilotage et navigation. Côté terrain de jeu, les participantes ont eu droit à un panaché de sable, de cailloux, de longues pistes roulantes et de petites dunettes sur l afin du tracé. Alors que certaines se sont beaucoup battues avec le roadbook, d’autres semblent prendre de l’assurance au fil de jours. C’est le cas de Caroline et Nadia (équipage 288) qui étaient plutôt satisfaites au CP arrivée. « Ils nous ont tellement mis la pression au briefing, qu’on s’attendait à plus difficile ! » a même déclaré la copilote avant d’ajouter : « Après notre échec à l’étape de nuit, on s’est bien débrouillées ; il suffisait de suivre les caps, d’être méthodique et ça passait !« . Conclusion de sa pilote : « C’était canon ! Il y a avait de belles possibilités de couper et on en a profité. »
Des caps à suivre, des coupes stratégiques à tenter… En voilà deux qui semblent avoir tout compris !